mercredi 25 mai 2016

Nounours' Boys / allée du stade !



Salut les Nours' !

Pour notre dernier déplacement de la saison, on avait décidé de ne pas faire compliqué  ! Le stade serait facile à trouver : allée du stade … On ne peut pas plus simple !
__ "Pardon, monsieur, je cherche le stade de Landiras ? "
__ "C'est simple !", répondit l'autochtone, vous tournez à droite et c'est là : allez du stade ! ".
On ne pouvait pas se perdre. Et pourtant …

Le chauffeur du bus avait mis son GPS en action : "Oh, Putaing ! C'est quoi ce bordel ?" .
Pour venir dans l'Entre-2-Mers, il ne fallait ni se tromper entre les 2 routes aux deux intersections du village, ni confondre les 2 pins avec les poteaux de rugby … qui n'existaient pas, puisque le stade de Landiras est un stade de foot ...

La contrée n'était pas sauvage, mais plutôt isolée … une mairie, une église et une allée qui mène au stade : pas même un distributeur de billets … Bref, vous l'avez compris, malgré le Global Positioning System, le bus a eu du retard ! Les quelques 2.000 habitants s'étaient donné rendez-vous et avaient pris le chemin du Stade, alléchés par les affiches placardées dans tout le canton, annonçant un fameux match de rugby : les réputés "Rugueux Bipèdes" de Langon devaient y affronter les féroces "Nounours' Boys" de Pessac … Même le maire du village avait fait le déplacement : il ne manquait plus que les majorettes !

 Heureusement, l'Académie avait sorti casquettes et bérets, non pas pour encourager ses petits oursons, mais pour venir voir la dernière sortie officielle de l'homme au béret rouge. La bière accompagnait  encouragements et  cantiques. La confrontation, certes virile mais correcte des protagonistes, fut, au final, une rencontre relativement burlesque.

Certes, j'aurai pu vous parler des belles actions du match, des essais magiques de Yvan, Youcef et Denis, de la victoire ou des discours de vestiaires, voire même de la cuisine de Phifi ... Mais, rien de tout cela n'aurait égaler l'unique moment, celui que tout le monde attendait : l'entrée sur le terrain, pour sa dernière sortie de mêlée, de l'illustre rubipède. Quelques rotations des épaules pour éviter de se claquer, des mouvements de tête pour faire défiler les souvenirs de ces dernières années, une vérification du lacet du short, un ajustement du dentier et l'œil sévère sur l'arbitre dans l'attente de son autorisation à pénétrer sur le terrain.

Coup de sifflet dans la nuit tombante : le soleil a cessé de flirter avec la lune ! Les nuages ont arrêté leur course … Les écureuils ont grimpé au faîte des pins … Tous les regards ont convergé vers l'allée d'honneur du stade. On a vu l'homme au béret rouge courir sur la pelouse à petits pas très serrés et courts, comme un petit rat de danse, dans sa tenue rouge et verte, et prendre position dans la ligne offensive. Si la gestuelle est plus émoussée et lente, l'œil est toujours affûté et le verbe aguerri : "Avec moi !" ou "Là, à l'intérieur !", ou encore "Prends-le !". Ces mots, on les a toujours entendu : on avait l'impression qu'il n'avait pas changé … Le temps s'est figé un instant !  Haie d'honneur, applaudissements sincères et amicaux, et petite phrase dans le vestiaire bondé, ponctuée d'une petite larme nostalgique.

Mesdames et Messieurs, si vous n'y étiez pas, c'est tant pis pour vous ! Cet instant, il n'y en aura pas deux et il n'y avait pas de photographe pour immortaliser la dernière du Meyer d'entre nous …

Bien qu'il faisait un froid de canard, cela valait le coup d'aller au stade !

Biz - @+
JYB/Knar - le 29.04.2016